Quel crime ! !
Osez dire que les 35 heures ont fragilisé et favorisé la précarité des emplois non qualifié parce que des chefs d’entreprise ont tout fait pour faire échouer cette avancée sociale est devenu un crime virtuel dérangeant la pensée sociale et citoyenne. Attaquer un système économique dont le but est de faire les riches plus riches et les pauvres plus pauvres serait un crime ? Bousculer les idées reçues sur le fonctionnement des marchés afin que les citoyens soient dans l’inéluctabilité de la fatalité serait une idée de droite ? Dire que la vie est d’espérer autre chose qu’un esclavage économique serait digne d’être voué à une quelconque vindicte ? Et bien nous ne le pensons pas. Beaucoup de patrons de PMI/PME (qui sont la majorité du tissus industriel français) s’arroge un droit divin et à l’aide de consultant spécialisé payé une fortune cherche sans arrêt à échapper à l’impôt et diminuer la masse salariale de leur entreprise. Certains peuvent sans vergogne dès qu’il y a 49 salariés créer une filiale complémentaire afin de ne pas avoir de comité d’entreprise. Les 35 heures ont été, pour ces patrons, le moyen d’augmenter la productivité de leur entreprise en augmentant la charge de travail et se targuer qu’avec le coût salarial et les charges il était impossible d’embaucher. Ce qui revient à dire qu’il faut faire de l’argent pour faire de l’argent en oubliant que les entreprises sont faites des hommes et des femmes qui les composent. Cet argument largement repris par la presse a en fait occulté que les 35 heures étaient un moyen de remettre en circuit l’épargne des Français à travers les besoins du nouveau temps libre, et de favoriser une croissance interne pour pouvoir embaucher à nouveau. Les 35 heures sont une avancée sociale majeure qui effectivement force l’entreprise à partager les richesses qu’elle produit au lieu d’enrichir les actionnaires ou les propriétaires. Dans le modèle économique dans lequel nous vivons et que nous n’avons pas choisi les 35 heures sont révolutionnaires mais il faut aussi reconnaître que l’application linéaire de cette loi peut avoir augmenté la précarisation des certains emplois et qu’il faut des mesures plus justes. C’est aussi mettre le politique en face de l’économie ce qui n’est pas incompatible. Le dire est courageux mais le traduire par une remise en cause des 35 heures relève du QI de la poule, mais cherche à qui le crime profite…. La pensée unique a fait des ravages et nous sommes entrés dans un système manichéen où il est interdit de critiquer pour améliorer un système et où il est défendu d’affirmer une différence qui s’occupe des précarités en disant les faits sans se cacher derrière l’idéologie bien pensante. C’est pourquoi plus que jamais nous avons besoin de responsable politique comme Ségolène Bernard Paronnaud